Le marché des VUL en 2025 : le neuf redresse la tête, l’occasion assure le relais

Le neuf : après treize mois de recul, un léger sursaut
En septembre 2025, le segment des VUL neufs a enregistré 30 108 immatriculations, soit une hausse de +7,7 % par rapport à septembre 2024. Cela marque une inflexion après 13 mois consécutifs de baisse. Cependant, sur les neuf premiers mois de l’année, le cumul affiche toujours une baisse de –8,2 %, avec 266 063 unités immatriculées.
Le redressement touche divers segments : l’électrification progresse, et le diesel repasse à la hausse. Au plan des marques, Renault conserve la tête avec ~23,9% de part de marché, malgré un recul de ses ventes de 7,6 % (7 203 unités) en septembre. Peugeot et Citroën, malgré leurs baisses (–5,5 % et –21,1 % respectivement), restent dans le trio de tête. À l’inverse, Volkswagen (+74,6 %) ou Nissan (+30 %) affichent de belles progressions.
Malgré cette embellie, le marché neuf est encore loin de retrouver ses niveaux, et l’effet de base favorable pourrait masquer des fragilités sous-jacentes (contraintes de chaîne logistique, coût des motorisations alternatives, capacité d’investissement des entreprises). Ce redressement reste à consolider.
L’occasion : le pilier solide qui compense le ralentissement du neuf
En septembre 2025, 77 635 véhicules utilitaires d’occasion (VUO) ont changé de mains, soit une progression de +9,7 % par rapport à l’année précédente. Sur les neuf premiers mois, 666 724 transactions de VUL d’occasion ont été enregistrées, soit une hausse de +4,5 %.
Le rapport observé en septembre est frappant : 2,9 VU d’occasion sont vendus pour 1 VU neuf, soit un ratio très élevé, comparable à ceux observés récemment (jusqu’à 3,08 en août).
Répartition par marques
Dans le segment de l’occasion, Renault domine largement : 21 320 unités en septembre (+7,7 %) et environ 182 967 sur les neuf mois (+4,5 %). Vient ensuite Peugeot (12 920, +6,3 %) et Citroën (12 538, +9 %). D’autres marques comme Ford (+18,3 %) ou Volkswagen (+10,3 %) se distinguent également par des croissances notables.
L’explosion du marché de l’occasion agit comme un amortisseur face à la faiblesse persistante du neuf. Les acheteurs ou gestionnaires d’entreprise, freinés par des coûts élevés ou des contraintes d’approvisionnement sur le neuf, se tournent vers l’occasion. Ce phénomène creuse l’écart entre les deux segments et consolide la place du VUL d’occasion comme pilier du secteur.
Quelle trajectoire pour les prochains mois ?
Le marché du neuf devra confirmer ce redressement avec des mois positifs constants pour inverser la tendance annuelle.
L’occasion, déjà en mode « moteur » du marché, pourrait continuer à se renforcer, mais doit veiller à maintenir la qualité (certifications, garanties) pour conserver la confiance des acheteurs.
Le jeu de l’électrification, de la transition énergétique et des incitations fiscales sera crucial : les proportions de VUL électrifiés dans le neuf et dans l’occasion évolueront fortement, ce qui pourrait redistribuer les cartes.
- À l’automne 2025, le marché des véhicules utilitaires légers montre un décalage marqué : le neuf ressort timidement, tandis que l’occasion continue d'occuper sa place. Tant que le segment neuf ne parviendra pas à retrouver une stabilité durable, l’occasion restera le bras solide du secteur.
Crédit photo : L'Argus